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Rencontre avec Marie Caudry pour son premier film : L’Ourse et L’Oiseau, un unitaire de 26 minutes pour les 4 ans et plus
L’Ourse et L’Oiseau, c’est l’histoire d’une belle rencontre à La Cartoucherie, comme on aime à se les rappeler…
Oui c’est grâce à la résidence d’écriture à la Poudrière qu’Emmanuel-Alain Raynal, producteur du projet, l’a découvert. Le projet a également bénéficié du soutien du Fonds de soutien aux oeuvres d’animation Drôme – Valence Romans Agglo en 2023, qui a permis sa fabrication ici.
Peux-tu revenir sur la genèse de ta volonté de passer de l’illustration à l’animation, comment
cela s’opère ?
J’avais très envie de voir mes dessins bouger, et de donner une voix à mes personnages, de développer l’histoire et de l’inscrire dans une durée. La musique de Mocke aussi s’est très vite imposée pour accompagner la traversée.
Avec Gauthier, l’auteur de l’album et le co-scénariste, nous avons pris nos distances avec le livre pour réinventer une narration propice au film, ce qui a donné naissance à de nouveaux personnages.
Puis avec Dewi Noiry, qui a conçu avec moi l’animatique. Ensuite nous avons cherché, avec Barbara Malleville, comment créer des décors riches en détails mais en restant dans une économie adaptée.
Enfin, il y a eu la réflexion avec Eloïc Gimenez, sur la transmission de l’esprit de mon dessin aux animatrices et animateurs.
N’est-ce pas trop difficile de travailler à l’adaptation de son propre livre ?
Toutes ces étapes, ce formidable travail d’équipe c’était plus stimulant que difficile. Le fait de partir d’un livre préexistant était plutôt un atout. J’étais en terrain inconnu dans le monde de l’animation, et avoir une base que je maîtrisais et sur laquelle j’avais du recul (livre date de 2012) était moins déstabilisant.
Est-ce que l’animation te donne une autre liberté de ton ?
L’animation est plus contraignante que le livre : il faut penser au processus de production, à la faisabilité. Mais je n’ai jamais vu ces contraintes comme des restrictions qui entravaient ma liberté : on sait comme la contrainte est stimulante au niveau créatif.
Est-ce que cela t’a donné envie de poursuivre l’expérience de l’animation ?
Oh oui, je recharge un peu les batteries et c’est reparti.
Cela reste dans ta volonté d’initier le jeune public au dessin narratif, dans un univers
graphique et fantasque que l’on te connaît et où on te retrouve bien !
Oui je vois une vraie continuité entre l’univers de mes livres et celui du film. Cela ne me fait pas peur de réaliser un film qui ressemble à un livre d’images. En tant que spectatrice, un des éléments que je préfère dans le cinéma, c’est la création d’un espace, d’un univers, d’une gamme chromatique. Évidemment que c’est l’histoire et la richesse des personnages qui nous rendent la fiction intéressante mais pour moi, l’atmosphère précède l’histoire. C’est peut-être une approche spécifique aux artistes visuels en premier lieu.
Et sinon, je m’adresse aux enfants depuis le même endroit que dans mes livres : attention aux détails, lectures multiples, tendresse du trait.